lundi, août 11, 2008

"Avec plaisir, monsieur le Poète!"

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Automne 2005 à Forcalquier, où j'habite pour encore quelques mois, se prépare la "Fête du Livre d'Artiste". Je hante depuis deux ans cette petite ville des Alpes de Haute-Provence avec mon chariot tout beau et mes bouquins de bouts de ficelles. Ca fait marrer tout le monde et rares sont mes supporters. Mais il y en a, heureusement.
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J'insiste assez lourdement pour pouvoir participer à cette manifestation haut de gamme et Sophie, une des organisatrices, me demande de présenter un dossier de candidature.
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Alors, à main levée, j'ai gribouillé ça (plus le texte qui suit).
Et l'association "Forcalquier des livres" a eu la gentillesse de m'ouvrir la porte.
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Comme quoi, on peut dire OUI à un simple poète inconnu des hautes sphères! C'est pas plus dur que de dire NON, et ça crée des liens autrement plus sympathiques et constructifs!
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Je vous raconte ça parce que je viens de retrouver ces documents dans un vieux classeur alors que je suis en train de monter un dossier sur mon travail d' "ECRIVEUR".
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Versé au dossier!!!








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"Ça fait cinquante ans que j’ai déboulé dans l’ordre chaotique de l’aventure humaine, alors que j’avais rien demandé à personne, et ça fait cinquante ans que je comprends rien à la règle du jeu puisqu’ y paraît qu’ y en a une (ou des…) on sait pas trop mais on fait tout comme. J’ai fait pendant des années un boulot qui vide la tête et remplit la gamelle puis j’ai largué ces chaînes parce qu’il y a des limites à l’inacceptable et que j’ai qu’une vie et qu’on a pas à me la voler, comme ça, pour une bouchée de pain et même pour plusieurs. Educ, je suis devenu, avec des toxicomanes et des largués de toute sorte. Ça donne à penser, ça donne à comprendre, ça donne à partager et à témoigner et comme j’ai pas ma plume dans ma poche et que des potes théâtreux recherchaient des textes qui parlent de la vraie vie, banco ! ai-je répondu et des pièces sont sorties de mon cœur, pleines de larmes, de rires, de bisous et de coups de pied au cul. Des contes poétiques, aussi, je tricote, qui font pas trop dans la guimauve, si je puis dire, et où, pourtant, on rencontre des gens aux yeux brillants d’amour et des graines qui demandent qu’à germer sous le soleil. Comme j’ai jamais rencontré quelqu’un qui accepte de faire des bouquins avec mon travail d’écriture et que j’ai pas de temps à perdre en vaines sollicitations, je suis passé à l’acte de la fabrication et de la distribution de mes livres. Rencontres théâtrales, fêtes du livre, fêtes de plein de choses, je déambule avec mon présentoir à roulettes et je rencontre avec grand plaisir des tas de gens intrigués par ma démarche autonome. Et par le fait qu'ils se reconnaissent souvent dans mes petits personnages, pas si petits que ça, en somme!"
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3 commentaires:

Anonyme a dit…

J' aime cette trempe, Hombre et j' en connais le prix ... Alors je te prends par le bras et je chante sous la pluie avec toi ... Beau duo , non ?

Anonyme a dit…

Si je me mets à chanter sous la pluie, celle-ci va redoubler!
Mais on fait un beau duo quand-même!
Bisous

Anonyme a dit…

Pour la pluie qui redouble, c' est tant mieux, Hombre, elle aura soin d' accompagner nos déambulations et d' ailleurs ne dit-on pas "trempés jusqu' aux os " ? On se mangera un bon quartier de tarte aux mûres encore chaude au retour, si tu veux ....