samedi, décembre 02, 2006

A part ça, ça va !

Mardi soir, j’ai appuyé ma balade radiophonique sur « SILICIUM » . Parce que tout est dans ce texte. En tout cas, tout mon ressenti du monde et tout le désespoir qu’il m’inspire. Pour moi, l’humanité est une abomination sans nom et faire partie de « ça » une torture de chaque jour. Je ne sais fermer ni les yeux ni les oreilles ni ma conscience et je n’ai jamais ni paix ni repos. Le personnage de « SILICIUM » se force à sortir la tête du sable de temps en temps , il essaie d’aider la vie à éclore quand cela se présente, mais , malgré une espèce de force vitale inexplicable qui le fait survivre malgré tout, il est bien obligé de comprendre que tout est foutu et il met fin à cette souffrance inutile dans le sens qu’elle ne fera jamais rien avancer.

Avec Charlotte, nous avons essayé de voir ce qui, dans notre vie et surtout celle de nos enfants, dépend encore de nous et ce qui a été phagocyté par le Monde Marchand. Qui peut encore croire qu’il éduque ses enfants ? Qui peut affirmer diriger sa vie sans tenir compte des dictats totalitaires des Marchands de vide ? Qui peut ici affirmer qu’il peut choisir l’avenir du monde ?

Avec Charlotte, nous avons vu que la Vie, toute bulle fragile de savon qu’elle soit, avait le don de se revigorer, de reprendre racine après l’incendie, transformait miraculeusement chaque goutte d’eau en moissons futures mais à condition, bon dieu ! qu’on lui foute un peu la paix, qu’on l’épargne quelque temps, qu’on mette un terme à la razzia, qu’on arrête de s’auto éblouir de nos performances techno-mercantiles.

Sinon, c’est cuit. Et quand je vois que le niveau de conscience humaine n’a pas bougé d’un iota depuis les premiers pas des Australopithèques, que la connerie, la hargne et l’égoïsme sont les seules valeurs encouragées par la collectivité soumise corps et âme à son Cancer Economique, je renonce à penser que quoi que ce soit d’ensoleillé puisse se passer. On peut bien se tourner de tous les côtés des horizons utopico- onirico- fantasmagoriques de notre cerveau débridé, on ne trouvera jamais rien qui puisse sauver notre monde. Parce que l’homme est homme, c’est à dire un parasite, une créature crapulesque et moralement débile. Et qu’il a un pouvoir de nuisance formidable, dantesque.

Vous pourrez toujours m’objecter qu’il y a une infinité de gens biens, sensibles, révoltés, aimants, ouverts aux autres, je ne vois pas ce que ça change si toute cette masse admirable continue à croire dans la « normalité » de l’organisation de la société humaine, à croupir politiquement dans des simagrées pseudo démocratiques castratrices. Si on continue à accepter le principe de l’appropriation de la terre, du travail des masses au profit de quelques uns alors qu’il y a tant à faire pour le bien commun… A croire que tout a un prix de marché et que tout doit être marchandisé.

Et comme nos enfants sont élevés dans ce catéchisme-là, ça risque pas de changer. Ou alors en pire.

Reste plus qu’à espérer que nous disparaîtrons comme les dinosaures avant d’avoir eu le temps de rendre notre berceau complètement stérile et désertifié.

Et on a réussi, avec Charlotte, à aborder ces charmantes perspectives dans la bonne humeur et dans une atmosphère sereine de confidences et en dehors de tout sentiment de haine. Juste un grain de dérision…


Ce texte est déposé sur le « Grand Jeu du Tourniquet » , dans les « tiroirs » de droite.

Amicalement à « toustes ». Et bon dimanche.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

bon, et bien c'est dit... et qu'est ce qu'on fait maintenant?... qu'est ce qu'on va faire de ce dimanche?... et de la semaine qui suit... et du mois complet si on n'est pas des fous du papa Noël... et du reste de la vie qui se profile... et pourquoi assister à tout ça... et pas en finir tout de suite...

Anonyme a dit…

Justement, Camille, j'en sais rien, je suis allé trop loin dans la détresse, j'arrive plus çà trouver de sel à ma vie, même si je me force à surnager, à tenir le nez hors de l'eau. Ce matin, comme tous les dimanches, c'est présence avec mes livres sur le Marché de la Création, avec des sourires et des discutions en perspective. Cinq heures hors du précipice... Et puis à nouveau le vide, la même inutilité d'être.
Merci de ton passage et mille excuses pour la noirceur du lieu.

Anonyme a dit…

Mauvais dimanche, Denis !!
Toute cette violence me fauche au démarrage d'une journée ordinaire .
Toute cette souffrance tartinée en couches épaisses et indigestes, m'étouffe .
Moi, qui essaye de tenir droite et qui ayant charge d'âme , n'a de toute façon, pas d'autres choix ..
Ta tristesse me rend triste .
D'autant que je ne sais quoi répondre et que faire pour apaiser tes désespoirs .
Après la lecture de " Silicium", j'ai peint en illustration le personnage reptilien .
Je l'ai fait se redresser, museau vers les étoiles,dans un ciel bleu azur, les griffes ancrées dans le rocher .Même si l'oasis est un mirage, c'est toujours un peu de bonheur a goûter ...
Incorrigible idéaliste !!
Véronique

Anonyme a dit…

Véronique, c'est sans doute toi et Camille et Kaïkan et les autres qui avez raison. Moi, j'ai hélas franchi un seuil qui ne me permet plus d'espérer en quoi que ce soit. Mais ça ne m'empêche pas d'apprécier à leur juste valeur les beaux instants et les belles gens. Disons que je suis un handicapé émotionnel et qu'il me faut exprimer cette douleur de temps en temps. Et je te demande de me pardonner cette ombre sur ton réveil.
Je serais curieux de voir ce personnage des sables, les yeux tournés vers le "grand large". Tu ne m'avais pas dit que tu peignais !
Bon dimanche quand-même à toi et à très bientôt !

Anonyme a dit…

Denis,
Je l'ai fait pour toi, mais je ne suis pas sûre de te le montrer ..
D'abord parce que la pudeur que je n'ai pas avec les mots , est trés présente avec mes dessins .
En clair, je les montre peu, voire pas ...
Et surtout parce que tu ne pourrais être que déçu, ton personnage étant assurément totalement différent de mon interprétation .
véronique

Anonyme a dit…

Chère Véronique, je me contenterai de savoir que cette "vision" éxiste et que tu as su la faire surgir du sable où ma douleur l'avait enfermée sans la connaitre. Merci pour elle.

Anonyme a dit…

La dérision est parfois nécessaire.