jeudi, novembre 16, 2006

Hier soir au Café-Lec' de Lyon

Ben voilà, lecture qu'on a dit qu'y'aurait, lecture y'a eu. Chantal et Guy, j'lai ai rencontrés au Festival de Théâtre Contemporain de Châtillon sur Chalaronnes y'a au moins six ans de ça. On a sympatisé, et hier, premier travail en commun. Une lecture. Au programme, "Comme un goût de cendre au réveil" , un de mes contes poétiques. Parce que c'est une reflexion incisive sur l'impasse de l'aventure humaine et qu'avec Chantal, la sensibilité est à la même extrème fleur de peau. Il y a comme une communauté des plaies ouvertes...
Le public, une douzaine de personnes. Dans l'espace serein de notre hôte associatif. Nous avons eu le bonheur de compter dans l'assistance deux représentants de l' Edition lyonnaise.
Chantal et moi étions plongés dans le "monde des bocaux". Cela s'est senti vraiment et la qualité de l'écoute nous a portés.
Après la lecture, et un petit débat riche de contrastes et de points de vue différents ou complémentaires, ça s'est poursuivi autour d'un verre de petit "blanc" légèrement pétillant, et une discussion autour du "Dire", de l'optimisme, du pessimisme, de ce qu'on peut faire....
Vraiment amicale , cette soirée de partage autour d'une vision sans consession et sans oeillières de l'état du monde.
De toute façon, c'est nous qui sommes là pour le moment et c'est donc à nous de "Faire", et, comme on le voit, ça n'empêche pas de boire un coup pour se donner le courage de...
Amicaux remerciements aux amis qui ont partagé et à ceux qui auraient voulu et qui n'ont pas pu. On se voit et on se raconte.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Donc la soirée a été animée, tant mieux.
Qui étaient les représentants de l'Edition Lyonnaise ?
ActuellemenSud-Est au Palais Municipal, Quai de Bondy.
Voir petit reportage sur mon blog
A +, amicalement

Anonyme a dit…

J'ai perdu une partie de ma phrase :
Salon de Lyon et Sud-est...
fausse manoeuvre

Anonyme a dit…

je fais partie de ceux qui auraient voulu ... et je me réjouis Oh combien que tu ne sois pas seul ni en manque de courage pour prendre à deux mains le monde dans lequel ici et maintenant on vit...

Anonyme a dit…

Juliette, je suis passé dans ton reportage et vu les oeuvres de tes amis artistes. Merci pour ce petit aperçu. Tout en sachant que c'est un autre monde que mes marécages ...
Amicalement
Denis

Camille, sache que tu étais là, dans un coin de mon coeur.
Pour ce qui est de "prendre le monde en mains", c'était le thème de la soirée et j'ai rencontré des gens conscients de voir leur vie "hul-upée" par une société anthropophage. Seule la lucidité nous permettra d'en sortir. Je suis au regret d'affirmer que seule la lucidité permettra d'en sortir. Il n'y a pas d'échappatoire à la condition humaine, terrestre . C'est ce qui fait la grandeur du "challenge".

Anonyme a dit…

malheureusement Hombre, notre société traque la lucidité dans l'oeuf!
je m'aperçois pas exemple auprès de mon fils de 13ans qu'il n'a en français au collège quasi aucune activité de rédaction, d'écriture. Tout ce sur quoi on met l'accent, c'est la lecture de livres imposés dont il doit rédiger des fiches de lecture pour montrer qu'il a bien ingurgité le contenu imposé... la réflexion personnelle autour d'un thème? pourquoi faire? ... la lucidité? surtout pas... on ne nous apprend plus à penser par nous-mêmes, on nous fait ingurgiter du pré-digéré... le travail ainsi d'oppostion constructive basée sur un raisonnement logique est quasi impossible à faire...

Anonyme a dit…

Oui Camille tu as raison tout est préparé pré digéré. On ne sait plus faire des synthèses, et de là partir à un nouveau raisonnement.
Merci denis de nous raconter ces aventures, riches d'expériences.
J'aurai aimée aussi être des vôtres, toutes ces rencontres amicales de personnes qui ont à coeur le même projet de considérer froidement des situations sans illusion pour en tirer le meilleur parti et prendre un nouveau départ.
Je t'embrasse Denis Merci

Anonyme a dit…

Bonjour

je viens de chez Kaikan et ces mots là " J'écris, des choses théâtrales et des choses poétiques. Jamais pour faire beau dans le décor mais parce que le monde saigne de partout et que je peux pas faire autrement que de gueuler comme un malade au bord du précipice. Cette embarcation de fortune est aussi la votre." j'aime beaucoup ! Car je les ressents également
Bon WK

Anonyme a dit…

Camille, tu as tout dit avec l'expérience de ton fils. Je travaille moi-même depuis quelques temps dans une école (pas en tant que prof, "dieu" m'en préserve), et je suis au quotidien confronté à la moulinetisation de l'avenir humain. Rien de "naturel" ne sortira des êtres passés à cette machine-là, on les marque au jour le jour, on les thermoforme comme des masques de carnaval. Si quelqu'un a regardé l'émission de la Cinq de Serge Moatti, "Riposte" il y a quinze jours avec comme thème "les Anciens et les Modernes", il comprendra ce qu'on peut faire d'une jeunesse formatée en dehors de toute relation naturelle avec notre essence primale.
Mais, heureusement, je pense que l'exemple et l'action de chaque instant des parents a aussi une influence considérable parce qu'appuyée par la dimension d'amour que les autres ignorent la plupart du temps. C'est notre atout principal !
Bisous ta toi.

Claude, merci de tout coeur pour tes petites interventions pertinentes et amicales. Tu étais toi aussi dans le petit tiroir des présences amies dans un coin de mon coeur ce fameux soir-là.
Je t'embrasse de même.

Merci de ton passage, Bruno, les vagues affluées des mondes Kaïkaniens sont toujours porteuses d'embarcations de belle Humanitude. Bienvenue sur l' "Hombre de nada".

Anonyme a dit…

" Attention, attention !
[...]
mon bocal devait être dans un coin
mal chauffé
mal irradié;
comment se fait-il que
tous ces mots éclatent"

Comme un goût de cendres au réveil... Ton texte est une supplique à l'intelligence du coeur et une antidote aux amnésies de ceux que tu appelles les "décuriosifiés"... J'aurais voulu l'entendre dans ta voix l'autre soir, et je n'ai pas été étonnée d'apprendre par Jackie que les auditeurs se sont retrouvés embarqués à faire l'inventaire de leur propre bocal.Elle en a été surprise et un peu déroutée. J'en déduis que ta poésie s'attaque aux fondements de la contrainte sociale dans ce qu'elle a de plus exorbitant et de plus insupportable. Tu paies donc de ta personne l'implosion de ton propre bocal, d'où cet effet déflagrant qui empêche peut-être de percevoir la petite lumière humble et volontaire de ta résistance au néant ,qui est bien réelle je crois, même si elle vacille bien souvent devant la fermeture des oreilles et des yeux . J'imagine que tu as mis toute ta mémoire danc ce bocal étroit et inconfortable... Tu as raison de vouloir le vendre, c'est la seule façon de garder intacte ta lucidité sur le présent et l'avenir. Si l'écriture est une moisissure de l'être au contact de la vie, elle est de fait un médicament. Je souhaite qu'elle apaise ton insondable colère et qu'elle t'incite à marcher la tête fière et le regard bien arrimé à ce que tu vises. Je t'embrasse bien fort. A très bientôt un Dimanche matin, sur les quais, au Marché de la Création.

Anonyme a dit…

Chère Marie-Thé, ce qui fait dans nos fantasmes l'âme et la "force" d'une flammèche, c'est de sentir qu'un rien peut la souffler et la rejeter au néant mais aussi de constater que flétrie et tremblotante sous les assauts du vent, elle se redresse lumineuse et généreuse et (légèrement) goguenarde quand se calme la tempête. Ainsi en est-il des poètes et des gens qui savent pleurer.
J'ai été très heureux de la venue de Jackie et de son amie et je pense comme toi qu'il s'est passé quelque chose ce soir-là au Café-Lec'. De toutes façons, je vais multiplier ce genre de rencontres qui sont un peu l'oxygène des artistes. Je remercie encore une fois Chantal qui m'a fait l'amitié de partager cet acte de lecture avec moi et pour la conviction qu'elle a su imprimer dans sa façon de lire.
Je t'envoie plein de bisous amicaux.