mercredi, juillet 12, 2006

Passage à l'acte

Les éditeurs ont inventé le digicode. Ou du moins ils auraient pu. Si vous avez pas le Sésam, que dalle, bernique, vous passez pas. Même pas y vous regardent, même pas y jettent un oeil sur vos griffouillages. "Si on commence à lire tout c'qu'on nous ammène..." qu'y vous disent, et vous partez, la queue entre les jambes, soit à la poursuite de la quête, soit acheter une corde, soit trouver un pis-aller au fond d'un verre de beaujolpif.
Moi, j'ai toujours pensé que chacun, je dis bien chacun, a le droit de dire. C'est comme ça, parce que l'humain, ça dit et que chaque mot d'un humain, c'est important. Même les mots d'un "paumé", d'un "inculte", d'un traine-savates, c'est du témoignage de vie, de la trace d'émotions et que de quel droit on peut décider de ceux qui peuvent et des autres qui n'ont qu'à se la boucler?
Alors moi, quand je me suis pointé chez les patentés de la parole avec mes poèmes, mes pièces pleines de petits personnages gesticulateurs et qu'y m'ont viré en rigolant que si... alors moi, j'ai décidé que je les emmerdais et que j'allais pas les empêcher de se gratter le nombril en distribuant les OUI et les NON au gré de leur humeur. J'ai pas de temps à perdre. J'ai décidé que mon droit de dire, j'allais le cultiver malgré eux et je me suis sorti la cervelle. Et voilà. Mes bouquins, y existent, je les fais moi, avec mes mains, y sont beaux comme tout et surtout, y sont pas si vides que ça. Vous avez qu'à les lire, vous verrez!
Pour le moment, y'en a neuf, dont deux livres d'artiste entièrement réalisés à la main.
Si vous continuez à farfouiller dans mon jardin, vous découvrirez peu à peu mes petits trésors et vous pourrez même vous les procurer, y suffit de me demander !!!
En attendant, pour vous faire une idée de mon théâtre, vous pouvez trouver mes pièces sur www.leproscenium.com enfin pas tout mais presque.
Par exemple, "Col de la biche" dont vous pouvez admirer la couverture ci-dessus, c'est une pièce pour acteurs ados (et un adulte). C'est quatre jeunes filles qui ont vécu des merdes en famille et qui se retrouvent dans une pension "spécialisée" . Elles ont un éduc amoureux des étoiles et cette nuit-là, y va passer une comète, ça dure qu'une heure et c'est qu'une fois tous les douze mille ans...alors faut pas rater ça!!
Donc, Mr Vlacic emène les jeunes filles en haut du Col de la Biche avec le telescope. Arrivée là-haut, Armandine craque, c'est l'anniversaire de sa maman, elle l'a pas vue depuis des mois, alors, l'étoile... Armandine profite de l'absence momentanée de l'éduc pour quitter le campement et rejoindre sa mère en ville. Les copines acceptent de cacher cette escapade à Mr Vlacic.
Autour d'un thé bien chaud, en attendant l'étoile, on parle de la vie, du monde, des injustices, de la mort. Soudain, un cri dans la montagne: il est arrivé quelque chose à Armandine, il faut avouer la vérité à Mr Vlacic...
Bonne lecture, si ça vous tente !!!

4 commentaires:

Anonyme a dit…

coucou
c'est la herissonne
je trouve ton blog très très bien
j'espère que tes révoltes parlent à d'autres qui sont comme toi et qu'ils vont t'écrire
dis moi si tu as reçu mon commentaire
bisous

Anonyme a dit…

Ceux qui écrivent ont parfois l'impression d'être des peluches abandonnées, ou que l'écriture tient le rôle de la peluche qu'on ne veut pas reléguer à son statut nostalgique d'objet fétichisé indispensable entre son soi intérieur et le monde. Il y a une longue route à parcourir avant de se sentir suffisamment reconnus. Certains y parviennent plus tôt et plus facilement que d'autres. Je crois que la persévérance paie, mais elle suppose aussi la correction de certains défauts qu'on a tous : le manque de patience, la surestimation ou la sousestimation de ce que l'on dit ( le résultat est le même), le manque d'application et d'adaptation dans la "facture" d'un écrit ( les mots écrits selon les normes grammaticales "passent" plus facilement auprès des éditeurs), les errements et les balbutiements du style propre... et bien d'autres choses encore. Pour trouver des lecteurs,il faut accepter bien des frustrations et des périodes de doute. Le plaisir des retrouvailles avec un auteur est le même qu'en amour ou en amitié, il faut le temps nécessaire pour que les affinités germent. En attendant il faut répandre sans compter l'engrais de l'incertitude. Malgré cela, avancer... Bien cordialement.

denis Marulaz a dit…

Chère mth p
Tout d'abord je te remercie vivement pour l'attention que tu portes à mon travail, tout au moins à son apparition depuis quelques temps sur cet outil internet que je découvre et qui m'a jeté sur les rivages des "Causeuses" puis que j'essaie de manier maladroitement avec"Hombre de nada".
Je suis par essence un homme simple, presque "de nada", mais je ne suis pas né de la dernière pluie et l'antienne qui me serine que celui qui ne se fait pas éditer (ou entendre ou quoique ce soit d'autre dans le genre) est celui qui, en somme, n'est pas prèt pour ça, je la connais, on me l'a assez servie. Il existe hélas des réalités sociales et des évidences statistiques incontournables qui démontrent que l'édition est un monde hermétique, jalousement, où montrer patte blanche, comme dans le conte, n'est pas un vain mot mais une façon de fonctionner sociétale qui n'a rien à voir avec les principes d'Egalité et de Liberté de la République qui, je crois, a été adoptée comme ciment de notre fonctionnement commun, il y a un certain temps de cela, et avec quelle fougue et quelle besoin d'émencipation!
Si on éditait seulement les talents purs, on ferait de sacrées économies de pâte à papier et donc de bois et ça ferait des coupes sombres dans la production litteraire actuelle .
Que dire d'ailleurs de ces auteurs que les éditeurs refusent de lire en ricannant sous prétexte qu'ils ne sont parrainés par personne de chez ceux qui ont le pouvoir de...? On en sait quelque chose, de leur talent, à ceux-là, puisqu'on les expédie avec leurs gribouillis dans les oubliettes du cortège des "anonymes"?
Pour ce qui est de rentrer dans les "moules formatés" de l'écriture désirée par les éditeurs et qu'ils sont prèts à clôner à la chaine pour le bien du lecteur "téléformé", je laisse ma place à qui n'a pas d'âme, et dieu de dieu, je continuerai à tchatcher comme les larmes me viennent, y z'ont qu'à!!!
Pour les p'luches, m'Dame, je sais pas où t'as pris que c'est moi ou mes mots. Les animaux et leurs représentations chiffonnesques ont la faculté de parler le langage des enfants.Etranger à tout intellectualisme, et c'est un bonheur que de rester à vie dans cette relation-là, qui fait rire les "Grands" qui se contentent, eux, de mouliner le monde au nom de leur "Maturité civilisatrice". On voit chaque jour où ça nous mêne. (Vous aurez bientôt le droit à des extraits de "l'Apocalypse selon Zeugmette").Hurler sur ce monde sans dessus-dessous, décliner ses émotions et introspecter ses cicatrices, c'est pas obligatoirement une preuve de faiblesse mentale ou de maladie freudienne et médicable. C'est user de son DROIT humain de dire, c'est inviter ceux qui ne font que la boucler à longueur de temps, à qui on a fait croire que dire, qu'écrire, y'a des spécialistes pour ça, à prendre la parole, la plume, même si ça paraît une usurpation pour certains, et jeter les voix du pauvre monde à la face d'une société confite de trouilles et d'autocensures.
J'ai des incertitudes mais j'ai aussi des certitudes. On ne tire pas de barbellés autour du DROIT DE DIRE. Ca finit toujours mal et on a quand-même le droit et le devoir de faire avancer la DEMOCRATIE et la conscience humaine.
Merci merci merci Mth P pour ce forum lancé. Et merci encore et toujours pour les "Causeuses" et leurs frais parcours.
(voir http://la_cause_des_causeuses.typepad.com/ )
Denis Marulaz

Anonyme a dit…

Quel punch Denis ! Je propose un lancer de vieilles peluches outragées sur les institutions élitistes et un campement nomade d'ateliers de fabrication de peluches subversives ( avec du poil à gratter seulement, et interdites aux éditeurs de moins de 36 mois pour éviter les procès).
Dans ta fougue , tu as raison.Pour ma part, je pense que le temps des chasses gardées et des monopoles de diffusion est révolu . La question de "la belle écriture" est pour moi celle de la disponibilité, du soin apporté aux finitions qui est quoiqu'on en réfute l'intérêt celui des conventions influentes et de la capacité à montrer tranquillement le fruit des découvertes personnelles. A prendre ou à laisser, à partager si possible.
On ne m'obligera jamais à lire un livre qui ne me convient pas. Et j'irais débusquer où elle est toute écriture qui me parle...